Un pas vers la créativité

Un pas vers la créativité

 

Développement régulier, utilisation efficiente de tous pouvoirs, dons et capacités individuelles, réalisations fécondes, ne sont, ne peuvent être, que les fruits de l'application de cette irremplaçable faculté de concentration.

Pour utiliser cette naturelle faculté, que chacun possède en potentiel, mais dont il ignore en soi l'existence, et que, partant, il n'applique pas, il n'est pas d’autre moyen que d'attacher, tout d’abord, son attention sur l'acte respiratoire, et de vouloir, en l'effectuant avec accompagnement de la pensée, en tirer tous appuis et bienfaits, en vue de se délivrer de ses entraves, de se libérer de ses limitations, d’être enfin utile.

Tout le mal, dans ses multiples formes, qui accable l’humanité, est résultat du manque de concentration, de contrôle. L’état d’inattention, qui ouvre la porte à l’erreur, ne peut exister qu’ensuite de l’inobservation de la respiration; le remède est si fantastiquement simple qu’au premier abord on croit à une plaisanterie... Ainsi que nous le disions tout à l’heure : nul ne peut trouver la preuve de nos dires - qu’en soi-même, par soi-même. 

Qui veut apprendre, savoir, comprendre, connaître, vivre, doit respirer, doit aspirer volontairement en son être « galama », ce Principe vital, qui est l’essence de l’être, sa source, sa vie, son intelligence, son but; doit non pas « croire », rêver, supposer, attendre, mais agir.

Principe vital qui, résidant dans le souffle, et pris consciemment, devient l’inspiration, la force, le soutien, la puissance des guides, des sages, des philosophes, des « sauveurs » !

Principe vital, pouvoir universel qui vivifie, fortifie, régénère, recrée, inspire, restaure, sauve, fait renaître ! 

Principe vital, clé qui ouvre les portes du domaine de l’Esprit, qui répand la lumière par la connaissance, qui tout fait comprendre, rend clair et utilisable pour des buts d’avancement; qui permet, non de croire, mais d’éprouver ! 

Pour prendre et utiliser justement ce principe vital, pour participer à son pouvoir, il faut avoir le profond désir de se développer, de se perfectionner, il faut à cette fin, mettre volonté, persévérance à exercer consciemment une respiration scientifique, méthodique, en gardant toujours en vue le pouvoir qui réside en cette « culture » respiratoire, et en décidant de le faire sien, pour agir de façon constructive. 

Pour devenir conscient de la présence en soi de ce principe vital, créateur, pour le convertir en création personnelle, il faut appliquer la parfaite concentration à tous les exercices respiratoires, qui ne donnent d’ailleurs leur plein effet qu’à cette condition. 

L’étude de la respiration est si sérieuse, si importante, la parfaite connaissance de la question est chose si merveilleuse que cette étude ne peut être traitée superficiellement; aussi chaque chapitre, chaque leçon, représente-t-il une étape qui fait avancer chacun, insensiblement, de la façon la plus simple possible, afin que nul, jamais, ne s’y heurte à rien qui ne soit clairement exposé, expliqué avec sollicitude. Il est utile de se rappeler que le désir primordial est, ici, de servir, d’aider chacun à pénétrer tout ce qui lui semble encore obscur, mystérieux, qui l’opprime, et, aussi, de rendre chacun capable de s’assurer une vie féconde, digne d’un être humain soucieux de ses devoirs et responsabilités, mais également conscient de sa qualité, la respectant et représentant.

Il n’est pas nécessaire de faire de la boxe, des poids, des altères, de la barre fixe, etc., tous excès, que ne perdent point leur temps à accomplir des êtres soucieux de réalisations vraiment humaines, utiles, conséquentes avec les buts d’une pensée cultivée, active. Pour avoir une musculature ferme et résistante, une « forme » qui permette de maintenir tous muscles et articulations à constante disposition, il s’agit de s’entretenir journellement pendant quelques minutes, de maintenir toutes parties du corps souples. L’amélioration de la fonction respiratoire, qui rend pleine activité et équilibre au système nerveux conditionne, par l’intermédiaire de celui-ci, la qualité, la vigueur musculaire mieux que n’importe quel « spécial» entraînement. Un intelligent et attentif entretien journalier est seul nécessaire, et permet, le cas échéant, de faire preuve d’une endurance remarquable. 

Après l’achèvement des soins journaliers, il ne faut pas « sauter » sur le petit déjeuner, l’organisme ne demande point de nourriture dès le matin, il y a une période d’élimination naturelle qui est contrariée par l’absorption d’aliments avant qu’une suffisante activité n’ait permis que s’effectuent les processus éliminateurs indispensables. Il est bon même, de toujours avoir travaillé avant de s’alimenter. On passera donc aux exercices d’assouplissement et rythmiques, quelques indispensables minutes, qui seront, avec avantage, soustraites au temps consacré aux tartines beurrées trempées dans un quelconque café au lait, qui encrasse et met déjà une entrave, un frein à l’activité organique, à l’essor cérébral.

Dr HANISH, Otoman Zar-Adusht «L’Art de la Respiration»

LES ÉDITIONS MazdÉennes, 152, Boulevard Saint-Germain, PARIS-VI, 1957

© 2024, Mane Dew. All Rights Reserved